19 décembre : pisciculture de Morrens

Compte rendu de la 1ère journée SVPR – Frai de la truite fario à Morrens

En ce samedi de décembre froid, humide et brumeux, il fallait être un peu beaucoup passionné de Nature et de poissons pour aller visiter la section locale de la Société Vaudoise des Pêcheurs en Rivière… Objectif : participer au frai artificiel des truites fario appartenant à l’Etat de Vaud, mais gérées localement par la SVPR. 

Seulement 2 participants de l’ACL, mais un groupe hétéroclite de bénévoles qui arrivent sur place au lever du jour. On se présente, on répartit les tâches et on commence. Etant équipé en mode « pêcheur hivernal », soit sous-vêtements thermiques et pantalons de wading Néoprène étanche (y compris la veste, le cache col et les gants), je rentre directement dans le vif du sujet et je me vois attribuer la capture directement dans le bassin des femelles Salmo trutta fario génitrices. Des bestioles entre 35 et 60 cm, qui pour les plus grosses vont chercher dans les 2-3 kilos l’unité. 

Tout d’abord, on descend dans le bassin à 3 « pêcheurs », on rabat les poissons en direction de la bonde de fond du bassin et où on les « coince » dans de grandes épuisettes.. Comme un grand aquarium quoi… Chaque épuisette relevée contient entre 3 et 10 poissons qui frétillent dans le froid. Une fois le plus gros des individus transférés dans des fûts vers les bassins circulaires de stockage préparatoires, on finit de vider le bassin directement par la bonde de fond. Et là, encore, je profite pour me faufiler dans la fosse en aval de la bonde, avec un membre expérimenté de la SVPR. Deux épuisettes pour récolter en alternance les truites qui sont entraînées par le flux de sortie assez puissant, et au dessus de la fosse, les bras qui soulèvent les épuisettes pleines des plus gros individus (et aussi les plus malins). 
Au total, plus de 200 individus femelles auront été prélevés, transportés à l’autre bout du site en fûts et déposés dans les 5 bassins circulaires de 5000 litres chacun, où ils seront, sous très fort brassage et flux circulaire, stockés le temps qu’on amène les mâles, prélevés selon le même procédé, mais depuis un autre bassin. Une fois tous les géniteurs récoltés, ils sont « sédatés », une cuve après l’autre, par un mélange très secret et très officiel à base d’huiles essentielles de clous de girofle. 

S’ensuivent des manipulations assez impressionnantes, mais heureusement très courtes, où le pisciculteur évalue si le poisson est « mûr » et si c’est le cas, lui prélève par un pressage assez délicat à réaliser, respectivement ses oeufs ou sa semence. Les deux sont mélangés très rapidement à l’aide d’une plume de héron, à sec, puis, afin de les « bétonner », on les déverse dans une cuvette remplie d’eau de la rivière. 
Les flux croisés de poissons en provenance des bassins d’élevage vers les cuves de frai, et des poissons frayés, qui retournent dans des bassins séparés par sexe et par statut, relèvent d’un drôle de manège le long des nombreux bassins de l’installation. « Cette cuve, des femelles frayées, retour au 3 ». « Ce fût, des mâles pas mûrs, retour au 1 avec les non frayés, on les reprendra en janvier ». « Attention, ceux-là repartent en 6.1, avec les mâles sauvages »… C’est une affaire très rodée par des décennies de pratique…

Et la pratique, justement, veut qu’aux alentours de 13h00, la fameuse soupe aux pois et les saucisses préparées par la cuisine soient parfaitement à point au moment même où l’activité du jour touche à sa fin… petit apéro distancié-covidé à l’extérieur, distribution de soupe et de saucisses, toujours à distance, et on finit par ranger pour rentrer dans nos pénates… On se retrouve le 2 janvier pour un 2ème round ?

Christophe Girardet (Tofi)

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